Comme j'ai un retard d'un jour, je mets 2 chapitres !
Éléments Nocifs
Lisa préparait un barbecue.
Elle avait un don et sa famille était admirative.
Mais elle n’avait pas un don juste pour le barbecue. Non, grâce à son don, elle pouvait faire d’autres choses. Car ce don était en vérité un pouvoir. Elle était capable de faire un feu de cheminée, allumer une allumette… Mais pas n’importe comment. En produisant le feu avec ses mains.
Elle pouvait d’ailleurs faire la même chose mais avec un autre élément : l’eau.
Evidemment, ses parents n’en parlaient à personne.
Tout allait bien, ce jour-ci. Pourquoi fallait-il que la voisine les surveille toujours ? Pourquoi Madame Hillie devait-elle le faire justement à ce moment précis, le moment où elle allumait le feu du barbecue ?
Mais cela dégénéra vraiment quand elle cria :
–AAAAH ! C’est Satan ! Le Diable habite en ce corps !
Elle alla vite chez elle puis ressortit, passa par dessus la haie qui séparait les deux jardins et brandit un large couteau de boucher. Elle se jeta sur Lisa qui l’esquiva. La voisine se retourna puis fonça à nouveau sur Lisa. Cette fois, une petite boule de feu apparut dans sa main. Elle la fit grossir et la lança dans le visage de Mme Hillie. Elle se roula par terre et eut un cri étouffé. Quelques secondes plus tard, son cadavre gisait, inerte.
–Qu’allons-nous faire ? demanda la mère, effrayée.
–Légitime défense ! dit Lisa en haussant les épaules.
–Ce n’est pas aussi simple, répliqua le père. Mme Hillie était vieille et les gens du village, idiots, vont se mettre de son côté en disant qu’elle n’aurait jamais attaqué personne. De plus, il sera difficile d’expliquer son état sans mentionner le pouvoir de Lisa…
Il n’y avait qu’une solution. Les cris avaient alerté les autorités. Il fallait que la famille s’en aille. Vite.
Lisa se dit que ce n’était pas la meilleure solution. Mais tout le monde paniquait et elle n’y pouvait rien.
Elle imaginait les gros titre du lendemain : UNE JEUNE FILLE MEURTRIÈRE À 14 ANS.
Un quart d’heure plus tard, ils étaient partis. La police était venue mais ils avaient caché le corps. À l’heure qu’il est, quelqu’un a dû finir par regarder dans leur acacia et découvert Mme Hillie. D’ailleurs, une sirène de police se fit entendre derrière eux.
–Fonce !
Le père de Lisa appuya sur la pédale d’accélérateur. Ils débouchèrent sur une route en hauteur : un virage raté et ils tombaient dans le vide.
Deux motards arrivèrent à leur niveau.
–Arrêtez la voiture ! Tout de suite !
Lisa leur lança une grosse masse d’eau dans la figure. Il furent déséquilibrés et tombèrent.
–Bien joué !
Cette fois, un camion apparut. Ils foncèrent de plus belle.
Bizarrement, le camion ne cherchait pas à les dépasser pour les arrêter. Non, au contraire, il les poussait. Et l’inévitable se produisit : ils ratèrent le virage.
Jason Arcand sortit du camion. Après la défaite de lui et son patron contre Léo Starking, Parken était allé pourchasser un autre enfant doté d’un pouvoir, et avait ordonné à Jason de faire de même. Jason leva la main et la mit au niveau de son épaule. Il força. Il aimerait tant contrôler le pouvoir de cette fille. Mais non. Ça ne marchait pas. Et il était sûr d’une chose : elle n’était pas morte.
Lisa sortit de la voiture. Elle avait utilisé son pouvoir pour que la voiture n’explose pas, mais elle n’avait pu que se sauver, elle. Ses parents étaient morts. Elle pleura.
Au loin, un homme en blouson et avec des lunettes noires s’approcha d’elle. Un policier ? Non, il aurait un uniforme.
–Qui êtes-vous ?
–Mon nom est Jason Arcand. Dans quel état sont tes parents ?
–Eh bien…
Lisa replongea dans ses sanglots.
–Ecoute, je… Je suis prêt à t’aider, proposa Arcand. Je t’emmène dans mon camion et tu viens chez moi. Sinon, les flics vont venir te prendre. Et tu risques gros.
–Je…
Lisa regarda encore une fois ses parents. C’était sa seule chance. Et si elle ne la saisissait pas, alors tout ça n’aurait servi à rien.
–J’arrive.
–Monte dans le camion, j’arrive.
Lisa courut vers le camion. Pendant ce temps, Jason dessina sur un petit papier et le mit près de la voiture.
Les policiers ne se mêleront pas de tout ça.
Dans la voiture, il y eut un mouvement. La mère bougeait encore. Si Lisa voyait ça, elle ne le suivrait pas de gré et elle pourrait utiliser son pouvoir pour ne pas le suivre. Or ça serait très embêtant. Il sortit un couteau avec sur le pommeau le même symbole que sur le papier. Il lui trancha la gorge.
Il était maintenant l’heure de partir.
Il retourna vers le camion, se mit au volant et démarra.
À suivre dans L'Alerte du Devin...
L’Alerte du Devin
Leurs yeux étaient bleus, plus bleus que la mer, plus bleus qu’un ciel sans nuages.
Et ils étaient blonds, à un tel point qu’ils en étaient presque blancs.
Gwen et Laure. Deux jumeaux. Un garçon et une fille. Tous deux aussi blonds l’un que l’autre. Leurs yeux étaient identiques à ceux de l’autre. Et tous deux avaient le teint assez pâle.
Gwen était en position de méditation. Il fermait les yeux. Il pouvait voir le passé, le présent et le futur.
Mais ce n’était pas aussi simple. Des fois, il avait des visions très claires, mais il pouvait aussi avoir des visions qui, à première vue, ne voulaient rien dire.
Tout d’abord, il vit une maison en flamme. Un garçon en sortait. Pour aller plus vite, il allait tout droit et passait au travers des arbres sur son chemin.
Ensuite, la vision lui montra un homme d’une trentaine d’années avec un revolver à la main. Des hommes avec des mitraillettes le poursuivaient. L’homme tira sur eux et devint transparent. Puis, il disparu.
Enfin, il vit un camion. Un homme en blouson avec des lunettes noires le conduisait. À côté de lui, il y avait une jeune fille. Elle dormait.
Gwen vit ensuite l’arrière du camion. Il n’y avait rien. Puis, lentement, un dessin apparut. C’était une étoile à six branches, dont celle du haut formait un P. Le tout était dans un cercle.
Le dessin brula. À l’intérieur des flammes, Gwen vit quelqu’un en cravate qui tenait un pistolet et tuait des gens, hommes, femmes, enfants, un par un. Il avait un sourire sadique. Il se transforma soudain en une sorte de démon : il cracha du feu, foudroya tout le monde, souleva un rocher énorme par la force de ses pensées et le jeta en l’air. Puis tout s’effondra.
Plus rien.
Gwen ouvrit les yeux d’un coup et tomba en arrière. Il poussa un cri quand sa tête cogna le sol. Laure s’approcha de lui et l’aida à se relever.
–Qu’as-tu vu ?
–Pourrais-tu envoyer un message à tous les Bannis par la pensée ? Sinon, nous sommes perdus.
–Je… Je peux essayer mais ça prendra du temps.
–Bien. Il faut demander à Henry de les localiser.
–Mais… Pour quoi faire ?
–Nous sommes en danger. Nous tous. Tous les Bannis.
Henry habitait une petite cabane, dans la forêt. Il avait 46 ans. Son pouvoir était très utile car il pouvait détecter les Bannis. Tous. Où qu’ils soient.
–Henry !
Henry se retourna vers les jumeaux. Il avait des petites lunettes et des cheveux bouclés.
–Ça alors ! Les jumeaux ! Alors, quoi de neuf ?
–De sérieux ennuis. Tu dois détecter tous les Bannis. Laure leur enverra des messages par la pensée pour qu’ils viennent ici.
–Quand je pense que je me fais commander par un gamin de 11 ans… Enfin, les ordres sont les ordres, n’est-ce pas ?
Il ferma les yeux.
–Ça y est ! J’en ai un !
Il prit son ordinateur et alla sur un logiciel dont seul lui et les jumeaux connaissent l’existence.
–Alors… Il s’appelle Karim… 14 ans… Et il est en Algérie… Le voilà !
Il tourna l’ordinateur vers Laure. Elle pouvait voir le visage de ce Karim et ainsi communiquer avec lui. C’était la condition de son pouvoir.
–Dans quelle situation est-il, en ce moment ? Est-il poursuivi ? Capturé ?
–Non, je dirai qu’il est plutôt… En train de dormir. Chez lui. Et il fait chaud.
–D’accord. J’y vais.
Pendant de longues heures, Laure envoya des messages. Il y eu un cas spécial, même : une certaine Lisa qui était en train de se faire kidnapper.
–Lisa ! appela Laure.
–Qui me parle ? demanda Lisa, dans son camion.
–Tu es en train de te faire enlever. Il faut absolument que tu t’échappes.
–Hein ? Vous mentez !
–Non. Une fois échappée, va au sommet de la tour Eiffel. Je te redonnerai des instructions.
–Comment savez-vous que je suis en France ?
–Fais-moi confiance. Au sommet, tu trouveras d’autres personnes. Vous serez quatre. À ce moment là, nous nous retrouverons.
–Qui êtes-vous ?
–Une sorte de petite sœur.
En tout, il y avait 500 Bannis. Mais une bonne vingtaine avaient été tués depuis peu. Avant qu’il y ait de nouveaux massacres, il fallait réunir les autres.
500. Le temps de les localiser, de les identifier, de les contacter… Cela prit 2 jours entiers.
–Pas trop fatiguée ? demanda Gwen à sa sœur, le délai passé.
–Un peu… Il n’y en aura pas plus de 200 qui viendront.
–Tu crois ?
–Ça se sent quand ils sont convaincus, quand ils ne veulent pas venir, qu’ils ne peuvent pas ou qu’ils ont peur. Ça se sent.
–Ceux que ne viennent pas seront bientôt morts.
–Nous pouvons les localiser, leur envoyer des messages, les protéger… Mais nous ne pouvons pas les obliger à venir. Pas d’ici, en tout cas.
Gwen acquiesça. Il laissa sa sœur dormir sur le canapé et remercia Henry.
Il retourna dans sa maison et médita à nouveau.
Il vit de nouvelles visions de sang, de mort. Et c’était de plus en plus proche.
Et toujours ce symbole, l’étoile à six branches avec un P à la place de la branche du haut.
En méditant plus longtemps, en réfléchissant mieux sur les visions, il commença à comprendre. Il comprit ce que signifiait le symbole et pourquoi les Bannis étaient pourchassés pour être tués.
Il comprenait tout.
À suivre dans Evasion Impérative...